-
Murales SherbrookeUne galerie d'art
à ciel ouvert!
Terminus et populus
Terminus et populus
Cette murale illustre une autre partie marquante de notre histoire et de la mémoire collective de la population de Sherbrooke.
La mise en scène : les arrivées et les départs au terminus. Imaginez-vous au début des années soixante, assis au terminus d’autobus et soudain vous entendez : « Asbestos, Thedford-Mines, Victoriaville ! » Combien de gens ont entendu ces noms de villes en attendant quelqu’un ou dans l’enthousiasme du départ d’un voyageur? Combien d’histoires pourraient être racontées? Toutes celles des nouveaux arrivants à Sherbrooke en quête d’une nouvelle vie, d’une nouvelle terre d’accueil, celles des familles en visite chez la parenté, celles des départs de jeunes et moins jeunes en quête d’aventure, de vie et de savoir… Voilà l’âme de la murale!
Dimensions : 54 pieds par 23 pieds
Réalisation : 2018
la murale plus en détail...
1
Les nouveaux venus, Lloyd Scheib et Paulette Couture
Sherbrooke est une terre d’accueil dès ses tout début, de grandes familles s’y sont installées pour y bâtir leur avenir. Commerçants, hommes d’affaires, pharmaciens, ingénieurs, professeurs, comme les Haddad, Echenberg, Rahimaly et bien d’autres ont fait prospérer Sherbrooke à titre de fiers citoyens!
Lloyd Scheib, né à Sherbrooke (1938-2014), et Paulette Couture, née à Windsor (1933-2018), se sont mariés à Sherbrooke en 1961. Le couple élève deux filles : Lynda-Gayle né en 1964 et Lysa-Gyna en 1972. Après la séparation du couple, M. Scheib a, à compter de 1997, fait vie commune avec Mme Lyse Émond de Sherbrooke qu’il a d’ailleurs épousée en 2012 et avec qui il a passé le reste de sa vie.
Le père de Lloyd, Nicolas Scheib (1889-1975) est né à Beyrouth au Liban, fils d’un tailleur. Fuyant les troubles politiques occasionnés par l'empire Ottoman, il s'établit à Sherbrooke en 1916. En 1930, il épouse Odette Rabbath. Le couple élève quatre garçons, tous nés à Sherbrooke : Vitol Joseph, Renaud, Lloyd, et Donald Nicholas. Il ouvre un commerce spécialisé de vêtements pour hommes et garçons, au 83 de la rue King Ouest, où le commerce demeure jusqu'en décembre 1989. Le bâtiment existe toujours et il est aujourd'hui occupé par le resto-bar Le Tapageur. Nicolas Scheib prend sa retraite en 1960, et cède le commerce à ses deux fils Renaud et Lloyd. Pour sa part, Lloyd que l’on retrouve dans la murale, a travaillé dans l'entreprise de 1955 à 1963, par la suite, il se lance dans la direction de journaux régionaux et de stations de radio ainsi que dans différentes entreprises jusqu'à sa retraite en 2011. Renaud, poursuit le commerce de 1963 à 1989, il a tenu un magasin de souliers au Carrefour de l’Estrie en 1985 jusqu’en 1996, année de sa retraite.
2
L'affiche
L’Hôtel Central était situé au deuxième étage du terminus, et l’horloge original, de fabrication Skinner & Nadeau, existe toujours.
4
L’historien, Jean-Pierre Kesteman
Jean-Pierre Kesteman est né à Bruxelles, (1939-2016). Il a fait ses études supérieures à l’Université de Louvain, un baccalauréat d’archéologie et d’histoire ancienne, puis une licence-ès-lettres. Il obtient en 1961, son baccalauréat d’archéologie et d’histoire ancienne de l'université de Louvain, en 1977 sa maîtrise en histoire de l'Université de Sherbrooke et en 1985 son doctorat en histoire de l'Université du Québec à Montréal. Professeur émérite en lettres et sciences humaines, il reçoit, en 2005, le titre de professeur émérite de l'Université de Sherbrooke.
Sans doute l’historien le plus connu à Sherbrooke et dans toute la région, s’étant donné comme mission de faire connaître l’histoire de sa ville d’adoption. Arrivé à Sherbrooke en 1968, il enseigna à l'Université de Sherbrooke pendant 35 ans, soit de 1968 à 2003. Il continua tout de même à donner quelques cours à l’Université du Troisième âge (UTA) et au département d’histoire. Il devient même vice-recteur à l'enseignement au Département d’histoire, dont il fut une des figures de proue dans les années 70 et 80. De 1986 à 1988, il est directeur du département de Sciences humaines, puis de 1989 à 1993, adjoint au vice-recteur à l’enseignement, et enfin 1993 à 1998, vice-recteur à l’enseignement à l’Université de Sherbrooke. Jean-Pierre Kesteman restera toujours l’as de la grande vulgarisation de notre histoire, ce qui débuta par la rédaction du Guide historique du Vieux-Sherbrooke, publié en 1985. Par la suite, il multiplie les conférences et les livres à une cadence extraordinaire, sur les villes et villages des Cantons de l’Est : Fitch Bay, Bolton Centre, Way’s Mills, Island Brook, Stukely-Sud, Huntingville, Melbourne, Waterville, imaginer la passion et la patience qu’il lui fallut pour parcourir, photographier, lire, retracer analyser et transposer toute la richesse de notre patrimoine…quel extraordinaire cadeau il nous a offert !
Ce grand homme qui a rédigé l'histoire de Sherbrooke et notre région, avec tant de passion et connaissance. Un homme généreux, sympathique et une source inestimable pour le contenu historique des murales de Sherbrooke. Des générations à venir s'inspireront de ses précieux écrits et de ses recherches!
Quelques prix obtenus par M. Kesteman : 1994 prix de la Tribune, 2001 prix Alphonse-Desjardins, 2002 Mérite estrien, 2003 prix littéraire Juge-Lemay, 2005 professeur émérite à l’Université de Sherbrooke, 2008 l’Ordre de la Couronne de Belgique.
5
Le chauffeur
Dans cette mise en scène, le chauffeur en plaisantant montre à M. Laramée que l’horaire d’autobus qu’il tient à la main accusera un peu de retard, car il date de 1939, soit la date du premier terminus de Sherbrooke. Ce qui fait bien rire M. Kesteman.
Notre quidam de dos symbolise le grand nombre de chauffeurs qui ont fait ce métier, parcourant par coeur les rues, les villes et même le monde, parfois philosophe, ami, confident au quotidien ou encore le temps d’un voyage, un guide anonyme à qui on fait confiance pour nous amener simplement ailleurs, à destination…à notre destin.
6
Le grand patron, Alphonse Laramée
Alphonse Laramée (1908-1978), est né à East Angus. Il obtient un diplôme commercial au collège d'East Angus. En 1930, à Detroit (Michigan), il épouse Annette Duquet. Le couple a un fils, Yvan.
En 1938, il débute l'exploitation d’une compagnie de transport par autobus, qui fait le circuit entre Sherbrooke et Drummondville et, par la suite, entre d'autres villes de l'Estrie. De 1943 à 1958, il est administrateur de l’association des propriétaires d’autobus du Québec et devient président du même organisme de 1958 à 1959, puis président honoraire. De 1952 à 1978, il dirige le service municipal d’autobus de Sherbrooke, service devenu plus tard la Corporation métropolitaine de transport Sherbrooke.
En 1954, il fait construire le garage d'autobus de la rue des Grandes-Fourches Sud, près du pont Joffre ; en 1955, le terminus des autobus interurbains de la rue King Ouest et, en 1960, les appartements de la rue de la Châtelaine. Une 3e génération de la famille Laramée est toujours impliquée dans le développement du centre-ville.
7
La Louis Mobile - « Je veux une frite, maman! »
Tout le monde connait les restaurants Louis à Sherbrooke propriétés de Yvon Ellison. Plusieurs se souviennent de la petite cabane à patate frite littéralement accrochée au pont Aylmer (1955-1989). Mais connaissez-vous l’origine de son nom… Louis?
Ce resto bien sherbrookois qui fait compétition aux grandes chaines d’alimentation porte le nom de son fondateur : Louis Balawyder (1918-2002). Louis Balawyder est né en 1935 sur une ferme à Rama en Saskatchewan. Il déménage de sa ville natale à l’âge de dix-sept ans pour travailler dans les mines, qu’il a ensuite quittées parce qu’il est tombé amoureux de sa future épouse, Olga Skwarka, à Montréal. Ils eurent 4 enfants : Louisa, Diana, Carol Ann et Donny.
M. Balawyder est arrivé à Sherbrooke en 1943. Trimbalant d’abord sa cantine mobile, la « Louis Mobile », chaque jour au Marché Lansdowne, M. Balawyder a ensuite installé sa roulotte de manière définitive à côté du pont Aylmer en 1949. Il a eu trois établissements de restauration rapide, nommés Louis Luncheonette. Ses frites avaient la réputation d’être les meilleures et la tradition se poursuit!
Depuis 1969, trois générations exploitent toujours les restaurants Louis Luncheonette, soit feu Yvon Ellison qui fut barbier de profession au terminus d’autobus avant d’acheter le restaurant. Maintenant, la tradition se poursuit avec son fils, Pierre Ellison et ses enfants, toujours avec un grand souci de qualité et de service rapide dans les trois restaurants sherbrookois.
8
Caisses de bois
Elles évoquent la période industrielle et métallurgique du quartier durant plusieurs décennies.
1914-1918 : Canadian Rand, transformée en usine d’armement.
1900 : Jenckes, fonderie et machinerie lourde pour mines.
1896 : la boisson gazeuse Bulls Head.
1930 : Hall Machinerie, usine de fabrication de poêles et fournaises.
9
Notre Gérard Foucault
Toute une génération se souvient de Gérard! Monsieur Gérard Foucault (1924-2008) était un être coloré d’aucune malice qui a fait partie du paysage du centre-ville sherbrookois. On pouvait le voir y déambuler quotidiennement à pied, portant son grand manteau bien rempli de milles et un objets et de journaux.
Dans les années 70 et 80 particulièrement, on pouvait l’apercevoir aux quatre coins du centre-ville. Il s'arrêtait selon un horaire et un parcours bien établi chez différents commerçants, garages, dépanneurs et dans certains restaurants privilégiés, où les propriétaires lui servaient, telle une tradition, des repas gratuitement. Il y passait un certain temps à écouter et/ou à reboudiner un monologue des nouvelles de la journée. On disait qu'il parlait plus vite que son ombre!
À chaque jour, Gérard ne manquait pas d'aller saluer le policier en devoir dans la tour de circulation, communément appelée la poubelle, à l'angle des rues King Ouest et Grandes Fourches. Le lendemain matin, il repartait de plus belle arpenter les rues du centre-ville.
Gérard était une bonne personne. Malheureusement, certains gens l'ont traité avec mépris et lui ont manqué de respect. Mais pour la majorité, il était notre Gérard.
10
Le travaillant Yvan Grégoire
Yvan Grégoire (1942-2006), né à Cookshire, mérite d'être cité en exemple pour son courage et sa détermination. Yvan Grégoire était sourd et muet de naissance. Il a gagné sa vie à travailler au terminus d'autobus de Sherbrooke, même s'il n'y occupe officiellement aucun emploi, et ce, depuis la construction du terminus en 1958! Personne n’y avait plus d'ancienneté que lui, il connaissait tout le monde et tous les recoins et rudiments du terminus. Il a dû abandonner son travail en 2004, par cause de maladie.
Yvan Grégoire, que l'on surnommait irrévérencieusement « le pot » en référence à son handicap auditif, transportait les colis et les bagages des autobus. Il nettoyait aussi les parebrises de ces mastodontes. Son salaire : les pourboires que lui laissent les chauffeurs et clients. Une compagnie d'autobus lui versait aussi une commission pour chaque pare-brise et plancher nettoyés durant la semaine.
Malgré son handicap, il ne s’en laissait pas imposer! Si les chauffeurs oubliaient volontairement ne serait-ce qu’une seule fois de lui verser son maigre pourboire, ils devaient eux-mêmes sortir tous les colis et valises lors de leur prochaine visite à Sherbrooke!
L'homme s'était forgé une place au terminus. Il y était heureux, car il était chez lui au terminus. Il se savait utile et compris, tous les employés savaient comment s'y prendre pour communiquer avec lui. Le rire était le seul son que l'on pouvait entendre sortir de sa bouche, et il rirait beaucoup!
11
Les départs et les arrivées
Combien d’histoires d’amour, de chagrin, de départ, de joie et de renouveau pourraient être racontées si les murs du terminus pouvaient parler?
Un homme d’âge mûr assis à la fenêtre de l’autobus se remémore tendrement des souvenirs de jeunesse en regardant ce jeune couple sur le point de se quitter… Il peut imaginer leur difficulté à se laisser, la jeune fille quittant Sherbrooke, ses amis, sa famille et son amoureux que pour un temps afin de poursuivre ses études… Ou plus… Peut-être… Qui sait? Le terminus n’est pas toujours une fin en soi, mais une correspondance sur l’itinéraire de la vie.
13
Les jeunes
L’enfance au centre-ville, où tous passaient les weekends en famille, en allant au cinéma ou au restaurant. Le magasinage était aussi à l’honneur, que ce soit Au Bon Marché ou à l’arrêt privilégié des plus jeunes : le magasin de jouets Boulanger. Les jeunes et moins jeunes se retrouvaient au sous-sol du terminus afin de regarder les courses « huit tracks » de modèles réduits d’autos, communément appelés « Slot cars ».
14
La Tribune
À la une de La Tribune :
- La compagnie municipale d’hydroélectricité est nommée officiellement Hydro-Sherbrooke.
- Ouverture officielle du stationnement étagé de la rue Dépôt.
Les publicités :
- Skinner & Nadeau Inc. : 82, rue Wellington Nord. La bijouterie Skinner existe depuis 1859, trois générations se sont succédé. Cette entreprise a fusionné en 1954 avec la bijouterie Nadeau et fils alors située sur la rue King Ouest.
- André Couture, notaire : 51, rue King Ouest, édifice central. M. Couture représente bien les professionnels du quartier : assureurs, comptables, architectes, etc.
- Au Bon Marché : 45, rue King Ouest. Mortimer Vineberg a ouvert « Au Bon Marché ». Il était propriétaire et gérant, avec deux de ses enfants, Ari et Adèle. Après la fermeture du Bon Marché, l’immeuble fut vendu à Roger Labonté en 1991, qui a offert une cure de rajeunissement à l’édifice.
- J. N. Boisvert & fils : 5, rue King Ouest. Jean-Napoléon Boisvert ouvrit en 1904 une maroquinerie où l’on vendait aussi des articles de voyages. L’édifice fut démoli en même temps que la reconstruction du pont Aylmer, soit en 1989.
- CKTS-AM 900 : En ondes depuis 1946, cette filiale de Radio Canada a été vendue à Télé-média à la fin des années soixante.
15
Le mécène, Claude Métras
Claude Métras est un mécène engagé, passionné des arts et de la culture et une personnalité publique bien connue à Sherbrooke.
On le voit ici à faire lecture du journal quotidien La Tribune, raquette de tennis à l’épaule, prêt pour un match de ce sport qu’il adore toujours.
En 1955, il gagne le championnat de tennis de la ville de Sherbrooke, et au même moment, Guy Durocher devient le premier Sherbrookois à détenir le championnat junior du Canada, alors que Robert Bédard gagne pour la xième fois le titre de champion sénior du Canada. Il n’en fallait pas plus pour que ce dernier réunisse quelques membres de l’association du tennis, dont notre dévoué M. Métras, pour faire connaitre ce sport à des jeunes dans plusieurs parcs de la ville.
Nous le retrouvons comme évaluateur, arbitre et médiateur agréé de formation et relationniste pour le cabinet Raymond Chabot Grant Thornton. Natif de l'ancien quartier Est de Sherbrooke, il fut notamment représentant de l'arrondissement de Fleurimont au Comité de toponymie de la Ville de Sherbrooke. Il a aussi siégé à la Corporation du bicentenaire de Sherbrooke 2002.
Il a été le président de la Société d'histoire de Sherbrooke de 2003 à 2006, car l'histoire a toujours occupé une place importante dans sa vie : « L'histoire, c'est comme le point d'ancrage de toute activité humaine ». Il a joué un rôle majeur dans l'organisation des Concerts de la Cité, à l'Orchestre symphonique de Sherbrooke (OSS), au sein du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke et d’Ottawa. Il est un bénévole accompli.
Récipiendaire en 2002 du titre de Grand Estrien, il reçut en 2018 la médaille d’or du lieutenant-gouverneur du Québec, en récompense pour son engagement envers les milieux d'affaires, de la culture, des arts et des œuvres humanitaires.
16
Église St-Jean Baptiste
La paroisse fut nommée par Mgr Antoine Racine, premier évêque de Sherbrooke, en souvenir de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste-de-Québec qu'il avait desservi durant 21 ans. La première église est construite en 1884 et c’est en 1908 que l’église actuelle fut construite, surnommée la Cathédrale de l’Est.
17
Le marché Landsdowne et le marché public
La rue Lansdowne de 1893 est renommée des Grandes-Fourches en 1935. L’histoire des marchés publics est longue à Sherbrooke. Le 1er marché public (1837-1866) était situé au coin des rue Belvédère et Marquette, puis il déménagea au Market Square (1859-1900), soit à l’emplacement actuel du Carré Strathcona, en face de l’actuel hôtel de ville qui servait à l’époque de palais de justice. Par la suite, il est devenu le Marché Lansdowne en déménageant sur la rue King Ouest. Inauguré le 16 juin 1900, il ferma ses portes en 1955, pour laisser place au Marché public municipal de Sherbrooke (1955-2002), puis au terminus de Sherbrooke.
18
Les bas-reliefs
Les bas-reliefs du marché public existent toujours, ils sont situés près du Maxi de la rue des Grandes-Fourches, le long de la piste cyclable. Les images représentent quelques aliments vendus au marché, soit du fromage, de la volaille, du poisson et du bœuf.
19
Le terminus d’autobus
Le 1er terminus de Sherbrooke (1939) était situé tout près de l’actuelle Maison du Cinéma. Par nécessité et pour la modernisation des services et la popularité du transport en commun, un nouveau terminus « moderne » très apprécié du public, fut ouvert le 4 septembre 1958. On y retrouvait :
- Un hôtel moderne avec bain pour 4$ la nuit.
- L’air climatisé
- Un système automatique de chauffage
- L’édifice à l’épreuve du feu
- Un restaurant
- Une pharmacie
- Un barbier
- Un cireur de soulier
- Un photomaton
- Une salle de divertissement au sol-sol
En 2002, le terminus est détruit pour faire place à l’édifice actuel, abritant la SAQ.
20
Le poteau de barbier
Le poteau de barbier rouge-blanc-bleu est un leg qui date du Moyen Âge. À cette époque, les barbiers devaient parfois utiliser leurs instruments à d'autres fins que la coupe des cheveux ou la taille de la barbe; ils pratiquaient de petites opérations chirurgicales et arrachaient des dents. L'enseigne tricolore symbolise le bleu pour les veines, le blanc pour les bandages utilisés et enroulés sur un bâton pour les faire sécher et le rouge pour le sang. Dans cette murale, on est loin de cette période un peu lugubre, le poteau tricolore symbolise la présence du « barbershop », le salon de barbier du terminus tenu pendant cette période par Yvon Ellyson, Pierre-Luc Dubreuil et Réal Bonneville.
1
Les nouveaux venus, Lloyd Scheib et Paulette Couture
Sherbrooke est une terre d’accueil dès ses tout début, de grandes familles s’y sont installées pour y bâtir leur avenir. Commerçants, hommes d’affaires, pharmaciens, ingénieurs, professeurs, comme les Haddad, Echenberg, Rahimaly et bien d’autres ont fait prospérer Sherbrooke à titre de fiers citoyens!
Lloyd Scheib, né à Sherbrooke (1938-2014), et Paulette Couture, née à Windsor (1933-2018), se sont mariés à Sherbrooke en 1961. Le couple élève deux filles : Lynda-Gayle né en 1964 et Lysa-Gyna en 1972. Après la séparation du couple, M. Scheib a, à compter de 1997, fait vie commune avec Mme Lyse Émond de Sherbrooke qu’il a d’ailleurs épousée en 2012 et avec qui il a passé le reste de sa vie.
Le père de Lloyd, Nicolas Scheib (1889-1975) est né à Beyrouth au Liban, fils d’un tailleur. Fuyant les troubles politiques occasionnés par l'empire Ottoman, il s'établit à Sherbrooke en 1916. En 1930, il épouse Odette Rabbath. Le couple élève quatre garçons, tous nés à Sherbrooke : Vitol Joseph, Renaud, Lloyd, et Donald Nicholas. Il ouvre un commerce spécialisé de vêtements pour hommes et garçons, au 83 de la rue King Ouest, où le commerce demeure jusqu'en décembre 1989. Le bâtiment existe toujours et il est aujourd'hui occupé par le resto-bar Le Tapageur. Nicolas Scheib prend sa retraite en 1960, et cède le commerce à ses deux fils Renaud et Lloyd. Pour sa part, Lloyd que l’on retrouve dans la murale, a travaillé dans l'entreprise de 1955 à 1963, par la suite, il se lance dans la direction de journaux régionaux et de stations de radio ainsi que dans différentes entreprises jusqu'à sa retraite en 2011. Renaud, poursuit le commerce de 1963 à 1989, il a tenu un magasin de souliers au Carrefour de l’Estrie en 1985 jusqu’en 1996, année de sa retraite.
Lloyd Scheib, né à Sherbrooke (1938-2014), et Paulette Couture, née à Windsor (1933-2018), se sont mariés à Sherbrooke en 1961. Le couple élève deux filles : Lynda-Gayle né en 1964 et Lysa-Gyna en 1972. Après la séparation du couple, M. Scheib a, à compter de 1997, fait vie commune avec Mme Lyse Émond de Sherbrooke qu’il a d’ailleurs épousée en 2012 et avec qui il a passé le reste de sa vie.
Le père de Lloyd, Nicolas Scheib (1889-1975) est né à Beyrouth au Liban, fils d’un tailleur. Fuyant les troubles politiques occasionnés par l'empire Ottoman, il s'établit à Sherbrooke en 1916. En 1930, il épouse Odette Rabbath. Le couple élève quatre garçons, tous nés à Sherbrooke : Vitol Joseph, Renaud, Lloyd, et Donald Nicholas. Il ouvre un commerce spécialisé de vêtements pour hommes et garçons, au 83 de la rue King Ouest, où le commerce demeure jusqu'en décembre 1989. Le bâtiment existe toujours et il est aujourd'hui occupé par le resto-bar Le Tapageur. Nicolas Scheib prend sa retraite en 1960, et cède le commerce à ses deux fils Renaud et Lloyd. Pour sa part, Lloyd que l’on retrouve dans la murale, a travaillé dans l'entreprise de 1955 à 1963, par la suite, il se lance dans la direction de journaux régionaux et de stations de radio ainsi que dans différentes entreprises jusqu'à sa retraite en 2011. Renaud, poursuit le commerce de 1963 à 1989, il a tenu un magasin de souliers au Carrefour de l’Estrie en 1985 jusqu’en 1996, année de sa retraite.
2
L'affiche
L’Hôtel Central était situé au deuxième étage du terminus, et l’horloge original, de fabrication Skinner & Nadeau, existe toujours.
4
L’historien, Jean-Pierre Kesteman
Jean-Pierre Kesteman est né à Bruxelles, (1939-2016). Il a fait ses études supérieures à l’Université de Louvain, un baccalauréat d’archéologie et d’histoire ancienne, puis une licence-ès-lettres. Il obtient en 1961, son baccalauréat d’archéologie et d’histoire ancienne de l'université de Louvain, en 1977 sa maîtrise en histoire de l'Université de Sherbrooke et en 1985 son doctorat en histoire de l'Université du Québec à Montréal. Professeur émérite en lettres et sciences humaines, il reçoit, en 2005, le titre de professeur émérite de l'Université de Sherbrooke.
Sans doute l’historien le plus connu à Sherbrooke et dans toute la région, s’étant donné comme mission de faire connaître l’histoire de sa ville d’adoption. Arrivé à Sherbrooke en 1968, il enseigna à l'Université de Sherbrooke pendant 35 ans, soit de 1968 à 2003. Il continua tout de même à donner quelques cours à l’Université du Troisième âge (UTA) et au département d’histoire. Il devient même vice-recteur à l'enseignement au Département d’histoire, dont il fut une des figures de proue dans les années 70 et 80. De 1986 à 1988, il est directeur du département de Sciences humaines, puis de 1989 à 1993, adjoint au vice-recteur à l’enseignement, et enfin 1993 à 1998, vice-recteur à l’enseignement à l’Université de Sherbrooke. Jean-Pierre Kesteman restera toujours l’as de la grande vulgarisation de notre histoire, ce qui débuta par la rédaction du Guide historique du Vieux-Sherbrooke, publié en 1985. Par la suite, il multiplie les conférences et les livres à une cadence extraordinaire, sur les villes et villages des Cantons de l’Est : Fitch Bay, Bolton Centre, Way’s Mills, Island Brook, Stukely-Sud, Huntingville, Melbourne, Waterville, imaginer la passion et la patience qu’il lui fallut pour parcourir, photographier, lire, retracer analyser et transposer toute la richesse de notre patrimoine…quel extraordinaire cadeau il nous a offert !
Ce grand homme qui a rédigé l'histoire de Sherbrooke et notre région, avec tant de passion et connaissance. Un homme généreux, sympathique et une source inestimable pour le contenu historique des murales de Sherbrooke. Des générations à venir s'inspireront de ses précieux écrits et de ses recherches!
Quelques prix obtenus par M. Kesteman : 1994 prix de la Tribune, 2001 prix Alphonse-Desjardins, 2002 Mérite estrien, 2003 prix littéraire Juge-Lemay, 2005 professeur émérite à l’Université de Sherbrooke, 2008 l’Ordre de la Couronne de Belgique.
Sans doute l’historien le plus connu à Sherbrooke et dans toute la région, s’étant donné comme mission de faire connaître l’histoire de sa ville d’adoption. Arrivé à Sherbrooke en 1968, il enseigna à l'Université de Sherbrooke pendant 35 ans, soit de 1968 à 2003. Il continua tout de même à donner quelques cours à l’Université du Troisième âge (UTA) et au département d’histoire. Il devient même vice-recteur à l'enseignement au Département d’histoire, dont il fut une des figures de proue dans les années 70 et 80. De 1986 à 1988, il est directeur du département de Sciences humaines, puis de 1989 à 1993, adjoint au vice-recteur à l’enseignement, et enfin 1993 à 1998, vice-recteur à l’enseignement à l’Université de Sherbrooke. Jean-Pierre Kesteman restera toujours l’as de la grande vulgarisation de notre histoire, ce qui débuta par la rédaction du Guide historique du Vieux-Sherbrooke, publié en 1985. Par la suite, il multiplie les conférences et les livres à une cadence extraordinaire, sur les villes et villages des Cantons de l’Est : Fitch Bay, Bolton Centre, Way’s Mills, Island Brook, Stukely-Sud, Huntingville, Melbourne, Waterville, imaginer la passion et la patience qu’il lui fallut pour parcourir, photographier, lire, retracer analyser et transposer toute la richesse de notre patrimoine…quel extraordinaire cadeau il nous a offert !
Ce grand homme qui a rédigé l'histoire de Sherbrooke et notre région, avec tant de passion et connaissance. Un homme généreux, sympathique et une source inestimable pour le contenu historique des murales de Sherbrooke. Des générations à venir s'inspireront de ses précieux écrits et de ses recherches!
Quelques prix obtenus par M. Kesteman : 1994 prix de la Tribune, 2001 prix Alphonse-Desjardins, 2002 Mérite estrien, 2003 prix littéraire Juge-Lemay, 2005 professeur émérite à l’Université de Sherbrooke, 2008 l’Ordre de la Couronne de Belgique.
5
Le chauffeur
Dans cette mise en scène, le chauffeur en plaisantant montre à M. Laramée que l’horaire d’autobus qu’il tient à la main accusera un peu de retard, car il date de 1939, soit la date du premier terminus de Sherbrooke. Ce qui fait bien rire M. Kesteman.
Notre quidam de dos symbolise le grand nombre de chauffeurs qui ont fait ce métier, parcourant par coeur les rues, les villes et même le monde, parfois philosophe, ami, confident au quotidien ou encore le temps d’un voyage, un guide anonyme à qui on fait confiance pour nous amener simplement ailleurs, à destination…à notre destin.
Notre quidam de dos symbolise le grand nombre de chauffeurs qui ont fait ce métier, parcourant par coeur les rues, les villes et même le monde, parfois philosophe, ami, confident au quotidien ou encore le temps d’un voyage, un guide anonyme à qui on fait confiance pour nous amener simplement ailleurs, à destination…à notre destin.
6
Le grand patron, Alphonse Laramée
Alphonse Laramée (1908-1978), est né à East Angus. Il obtient un diplôme commercial au collège d'East Angus. En 1930, à Detroit (Michigan), il épouse Annette Duquet. Le couple a un fils, Yvan.
En 1938, il débute l'exploitation d’une compagnie de transport par autobus, qui fait le circuit entre Sherbrooke et Drummondville et, par la suite, entre d'autres villes de l'Estrie. De 1943 à 1958, il est administrateur de l’association des propriétaires d’autobus du Québec et devient président du même organisme de 1958 à 1959, puis président honoraire. De 1952 à 1978, il dirige le service municipal d’autobus de Sherbrooke, service devenu plus tard la Corporation métropolitaine de transport Sherbrooke.
En 1954, il fait construire le garage d'autobus de la rue des Grandes-Fourches Sud, près du pont Joffre ; en 1955, le terminus des autobus interurbains de la rue King Ouest et, en 1960, les appartements de la rue de la Châtelaine. Une 3e génération de la famille Laramée est toujours impliquée dans le développement du centre-ville.
En 1938, il débute l'exploitation d’une compagnie de transport par autobus, qui fait le circuit entre Sherbrooke et Drummondville et, par la suite, entre d'autres villes de l'Estrie. De 1943 à 1958, il est administrateur de l’association des propriétaires d’autobus du Québec et devient président du même organisme de 1958 à 1959, puis président honoraire. De 1952 à 1978, il dirige le service municipal d’autobus de Sherbrooke, service devenu plus tard la Corporation métropolitaine de transport Sherbrooke.
En 1954, il fait construire le garage d'autobus de la rue des Grandes-Fourches Sud, près du pont Joffre ; en 1955, le terminus des autobus interurbains de la rue King Ouest et, en 1960, les appartements de la rue de la Châtelaine. Une 3e génération de la famille Laramée est toujours impliquée dans le développement du centre-ville.
7
La Louis Mobile - « Je veux une frite, maman! »
Tout le monde connait les restaurants Louis à Sherbrooke propriétés de Yvon Ellison. Plusieurs se souviennent de la petite cabane à patate frite littéralement accrochée au pont Aylmer (1955-1989). Mais connaissez-vous l’origine de son nom… Louis?
Ce resto bien sherbrookois qui fait compétition aux grandes chaines d’alimentation porte le nom de son fondateur : Louis Balawyder (1918-2002). Louis Balawyder est né en 1935 sur une ferme à Rama en Saskatchewan. Il déménage de sa ville natale à l’âge de dix-sept ans pour travailler dans les mines, qu’il a ensuite quittées parce qu’il est tombé amoureux de sa future épouse, Olga Skwarka, à Montréal. Ils eurent 4 enfants : Louisa, Diana, Carol Ann et Donny.
M. Balawyder est arrivé à Sherbrooke en 1943. Trimbalant d’abord sa cantine mobile, la « Louis Mobile », chaque jour au Marché Lansdowne, M. Balawyder a ensuite installé sa roulotte de manière définitive à côté du pont Aylmer en 1949. Il a eu trois établissements de restauration rapide, nommés Louis Luncheonette. Ses frites avaient la réputation d’être les meilleures et la tradition se poursuit!
Depuis 1969, trois générations exploitent toujours les restaurants Louis Luncheonette, soit feu Yvon Ellison qui fut barbier de profession au terminus d’autobus avant d’acheter le restaurant. Maintenant, la tradition se poursuit avec son fils, Pierre Ellison et ses enfants, toujours avec un grand souci de qualité et de service rapide dans les trois restaurants sherbrookois.
Ce resto bien sherbrookois qui fait compétition aux grandes chaines d’alimentation porte le nom de son fondateur : Louis Balawyder (1918-2002). Louis Balawyder est né en 1935 sur une ferme à Rama en Saskatchewan. Il déménage de sa ville natale à l’âge de dix-sept ans pour travailler dans les mines, qu’il a ensuite quittées parce qu’il est tombé amoureux de sa future épouse, Olga Skwarka, à Montréal. Ils eurent 4 enfants : Louisa, Diana, Carol Ann et Donny.
M. Balawyder est arrivé à Sherbrooke en 1943. Trimbalant d’abord sa cantine mobile, la « Louis Mobile », chaque jour au Marché Lansdowne, M. Balawyder a ensuite installé sa roulotte de manière définitive à côté du pont Aylmer en 1949. Il a eu trois établissements de restauration rapide, nommés Louis Luncheonette. Ses frites avaient la réputation d’être les meilleures et la tradition se poursuit!
Depuis 1969, trois générations exploitent toujours les restaurants Louis Luncheonette, soit feu Yvon Ellison qui fut barbier de profession au terminus d’autobus avant d’acheter le restaurant. Maintenant, la tradition se poursuit avec son fils, Pierre Ellison et ses enfants, toujours avec un grand souci de qualité et de service rapide dans les trois restaurants sherbrookois.
8
Caisses de bois
Elles évoquent la période industrielle et métallurgique du quartier durant plusieurs décennies.
1914-1918 : Canadian Rand, transformée en usine d’armement.
1900 : Jenckes, fonderie et machinerie lourde pour mines.
1896 : la boisson gazeuse Bulls Head.
1930 : Hall Machinerie, usine de fabrication de poêles et fournaises.
1914-1918 : Canadian Rand, transformée en usine d’armement.
1900 : Jenckes, fonderie et machinerie lourde pour mines.
1896 : la boisson gazeuse Bulls Head.
1930 : Hall Machinerie, usine de fabrication de poêles et fournaises.
9
Notre Gérard Foucault
Toute une génération se souvient de Gérard! Monsieur Gérard Foucault (1924-2008) était un être coloré d’aucune malice qui a fait partie du paysage du centre-ville sherbrookois. On pouvait le voir y déambuler quotidiennement à pied, portant son grand manteau bien rempli de milles et un objets et de journaux.
Dans les années 70 et 80 particulièrement, on pouvait l’apercevoir aux quatre coins du centre-ville. Il s'arrêtait selon un horaire et un parcours bien établi chez différents commerçants, garages, dépanneurs et dans certains restaurants privilégiés, où les propriétaires lui servaient, telle une tradition, des repas gratuitement. Il y passait un certain temps à écouter et/ou à reboudiner un monologue des nouvelles de la journée. On disait qu'il parlait plus vite que son ombre!
À chaque jour, Gérard ne manquait pas d'aller saluer le policier en devoir dans la tour de circulation, communément appelée la poubelle, à l'angle des rues King Ouest et Grandes Fourches. Le lendemain matin, il repartait de plus belle arpenter les rues du centre-ville.
Gérard était une bonne personne. Malheureusement, certains gens l'ont traité avec mépris et lui ont manqué de respect. Mais pour la majorité, il était notre Gérard.
Dans les années 70 et 80 particulièrement, on pouvait l’apercevoir aux quatre coins du centre-ville. Il s'arrêtait selon un horaire et un parcours bien établi chez différents commerçants, garages, dépanneurs et dans certains restaurants privilégiés, où les propriétaires lui servaient, telle une tradition, des repas gratuitement. Il y passait un certain temps à écouter et/ou à reboudiner un monologue des nouvelles de la journée. On disait qu'il parlait plus vite que son ombre!
À chaque jour, Gérard ne manquait pas d'aller saluer le policier en devoir dans la tour de circulation, communément appelée la poubelle, à l'angle des rues King Ouest et Grandes Fourches. Le lendemain matin, il repartait de plus belle arpenter les rues du centre-ville.
Gérard était une bonne personne. Malheureusement, certains gens l'ont traité avec mépris et lui ont manqué de respect. Mais pour la majorité, il était notre Gérard.
10
Le travaillant Yvan Grégoire
Yvan Grégoire (1942-2006), né à Cookshire, mérite d'être cité en exemple pour son courage et sa détermination. Yvan Grégoire était sourd et muet de naissance. Il a gagné sa vie à travailler au terminus d'autobus de Sherbrooke, même s'il n'y occupe officiellement aucun emploi, et ce, depuis la construction du terminus en 1958! Personne n’y avait plus d'ancienneté que lui, il connaissait tout le monde et tous les recoins et rudiments du terminus. Il a dû abandonner son travail en 2004, par cause de maladie.
Yvan Grégoire, que l'on surnommait irrévérencieusement « le pot » en référence à son handicap auditif, transportait les colis et les bagages des autobus. Il nettoyait aussi les parebrises de ces mastodontes. Son salaire : les pourboires que lui laissent les chauffeurs et clients. Une compagnie d'autobus lui versait aussi une commission pour chaque pare-brise et plancher nettoyés durant la semaine.
Malgré son handicap, il ne s’en laissait pas imposer! Si les chauffeurs oubliaient volontairement ne serait-ce qu’une seule fois de lui verser son maigre pourboire, ils devaient eux-mêmes sortir tous les colis et valises lors de leur prochaine visite à Sherbrooke!
L'homme s'était forgé une place au terminus. Il y était heureux, car il était chez lui au terminus. Il se savait utile et compris, tous les employés savaient comment s'y prendre pour communiquer avec lui. Le rire était le seul son que l'on pouvait entendre sortir de sa bouche, et il rirait beaucoup!
Yvan Grégoire, que l'on surnommait irrévérencieusement « le pot » en référence à son handicap auditif, transportait les colis et les bagages des autobus. Il nettoyait aussi les parebrises de ces mastodontes. Son salaire : les pourboires que lui laissent les chauffeurs et clients. Une compagnie d'autobus lui versait aussi une commission pour chaque pare-brise et plancher nettoyés durant la semaine.
Malgré son handicap, il ne s’en laissait pas imposer! Si les chauffeurs oubliaient volontairement ne serait-ce qu’une seule fois de lui verser son maigre pourboire, ils devaient eux-mêmes sortir tous les colis et valises lors de leur prochaine visite à Sherbrooke!
L'homme s'était forgé une place au terminus. Il y était heureux, car il était chez lui au terminus. Il se savait utile et compris, tous les employés savaient comment s'y prendre pour communiquer avec lui. Le rire était le seul son que l'on pouvait entendre sortir de sa bouche, et il rirait beaucoup!
11
Les départs et les arrivées
Combien d’histoires d’amour, de chagrin, de départ, de joie et de renouveau pourraient être racontées si les murs du terminus pouvaient parler?
Un homme d’âge mûr assis à la fenêtre de l’autobus se remémore tendrement des souvenirs de jeunesse en regardant ce jeune couple sur le point de se quitter… Il peut imaginer leur difficulté à se laisser, la jeune fille quittant Sherbrooke, ses amis, sa famille et son amoureux que pour un temps afin de poursuivre ses études… Ou plus… Peut-être… Qui sait? Le terminus n’est pas toujours une fin en soi, mais une correspondance sur l’itinéraire de la vie.
Un homme d’âge mûr assis à la fenêtre de l’autobus se remémore tendrement des souvenirs de jeunesse en regardant ce jeune couple sur le point de se quitter… Il peut imaginer leur difficulté à se laisser, la jeune fille quittant Sherbrooke, ses amis, sa famille et son amoureux que pour un temps afin de poursuivre ses études… Ou plus… Peut-être… Qui sait? Le terminus n’est pas toujours une fin en soi, mais une correspondance sur l’itinéraire de la vie.
13
Les jeunes
L’enfance au centre-ville, où tous passaient les weekends en famille, en allant au cinéma ou au restaurant. Le magasinage était aussi à l’honneur, que ce soit Au Bon Marché ou à l’arrêt privilégié des plus jeunes : le magasin de jouets Boulanger. Les jeunes et moins jeunes se retrouvaient au sous-sol du terminus afin de regarder les courses « huit tracks » de modèles réduits d’autos, communément appelés « Slot cars ».
14
La Tribune
À la une de La Tribune :
- La compagnie municipale d’hydroélectricité est nommée officiellement Hydro-Sherbrooke.
- Ouverture officielle du stationnement étagé de la rue Dépôt.
- Skinner & Nadeau Inc. : 82, rue Wellington Nord. La bijouterie Skinner existe depuis 1859, trois générations se sont succédé. Cette entreprise a fusionné en 1954 avec la bijouterie Nadeau et fils alors située sur la rue King Ouest.
- André Couture, notaire : 51, rue King Ouest, édifice central. M. Couture représente bien les professionnels du quartier : assureurs, comptables, architectes, etc.
- Au Bon Marché : 45, rue King Ouest. Mortimer Vineberg a ouvert « Au Bon Marché ». Il était propriétaire et gérant, avec deux de ses enfants, Ari et Adèle. Après la fermeture du Bon Marché, l’immeuble fut vendu à Roger Labonté en 1991, qui a offert une cure de rajeunissement à l’édifice.
- J. N. Boisvert & fils : 5, rue King Ouest. Jean-Napoléon Boisvert ouvrit en 1904 une maroquinerie où l’on vendait aussi des articles de voyages. L’édifice fut démoli en même temps que la reconstruction du pont Aylmer, soit en 1989.
- CKTS-AM 900 : En ondes depuis 1946, cette filiale de Radio Canada a été vendue à Télé-média à la fin des années soixante.
15
Le mécène, Claude Métras
Claude Métras est un mécène engagé, passionné des arts et de la culture et une personnalité publique bien connue à Sherbrooke.
On le voit ici à faire lecture du journal quotidien La Tribune, raquette de tennis à l’épaule, prêt pour un match de ce sport qu’il adore toujours.
En 1955, il gagne le championnat de tennis de la ville de Sherbrooke, et au même moment, Guy Durocher devient le premier Sherbrookois à détenir le championnat junior du Canada, alors que Robert Bédard gagne pour la xième fois le titre de champion sénior du Canada. Il n’en fallait pas plus pour que ce dernier réunisse quelques membres de l’association du tennis, dont notre dévoué M. Métras, pour faire connaitre ce sport à des jeunes dans plusieurs parcs de la ville.
Nous le retrouvons comme évaluateur, arbitre et médiateur agréé de formation et relationniste pour le cabinet Raymond Chabot Grant Thornton. Natif de l'ancien quartier Est de Sherbrooke, il fut notamment représentant de l'arrondissement de Fleurimont au Comité de toponymie de la Ville de Sherbrooke. Il a aussi siégé à la Corporation du bicentenaire de Sherbrooke 2002.
Il a été le président de la Société d'histoire de Sherbrooke de 2003 à 2006, car l'histoire a toujours occupé une place importante dans sa vie : « L'histoire, c'est comme le point d'ancrage de toute activité humaine ». Il a joué un rôle majeur dans l'organisation des Concerts de la Cité, à l'Orchestre symphonique de Sherbrooke (OSS), au sein du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke et d’Ottawa. Il est un bénévole accompli.
Récipiendaire en 2002 du titre de Grand Estrien, il reçut en 2018 la médaille d’or du lieutenant-gouverneur du Québec, en récompense pour son engagement envers les milieux d'affaires, de la culture, des arts et des œuvres humanitaires.
On le voit ici à faire lecture du journal quotidien La Tribune, raquette de tennis à l’épaule, prêt pour un match de ce sport qu’il adore toujours.
En 1955, il gagne le championnat de tennis de la ville de Sherbrooke, et au même moment, Guy Durocher devient le premier Sherbrookois à détenir le championnat junior du Canada, alors que Robert Bédard gagne pour la xième fois le titre de champion sénior du Canada. Il n’en fallait pas plus pour que ce dernier réunisse quelques membres de l’association du tennis, dont notre dévoué M. Métras, pour faire connaitre ce sport à des jeunes dans plusieurs parcs de la ville.
Nous le retrouvons comme évaluateur, arbitre et médiateur agréé de formation et relationniste pour le cabinet Raymond Chabot Grant Thornton. Natif de l'ancien quartier Est de Sherbrooke, il fut notamment représentant de l'arrondissement de Fleurimont au Comité de toponymie de la Ville de Sherbrooke. Il a aussi siégé à la Corporation du bicentenaire de Sherbrooke 2002.
Il a été le président de la Société d'histoire de Sherbrooke de 2003 à 2006, car l'histoire a toujours occupé une place importante dans sa vie : « L'histoire, c'est comme le point d'ancrage de toute activité humaine ». Il a joué un rôle majeur dans l'organisation des Concerts de la Cité, à l'Orchestre symphonique de Sherbrooke (OSS), au sein du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke et d’Ottawa. Il est un bénévole accompli.
Récipiendaire en 2002 du titre de Grand Estrien, il reçut en 2018 la médaille d’or du lieutenant-gouverneur du Québec, en récompense pour son engagement envers les milieux d'affaires, de la culture, des arts et des œuvres humanitaires.
16
Église St-Jean Baptiste
La paroisse fut nommée par Mgr Antoine Racine, premier évêque de Sherbrooke, en souvenir de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste-de-Québec qu'il avait desservi durant 21 ans. La première église est construite en 1884 et c’est en 1908 que l’église actuelle fut construite, surnommée la Cathédrale de l’Est.
17
Le marché Landsdowne et le marché public
La rue Lansdowne de 1893 est renommée des Grandes-Fourches en 1935. L’histoire des marchés publics est longue à Sherbrooke. Le 1er marché public (1837-1866) était situé au coin des rue Belvédère et Marquette, puis il déménagea au Market Square (1859-1900), soit à l’emplacement actuel du Carré Strathcona, en face de l’actuel hôtel de ville qui servait à l’époque de palais de justice. Par la suite, il est devenu le Marché Lansdowne en déménageant sur la rue King Ouest. Inauguré le 16 juin 1900, il ferma ses portes en 1955, pour laisser place au Marché public municipal de Sherbrooke (1955-2002), puis au terminus de Sherbrooke.
18
Les bas-reliefs
Les bas-reliefs du marché public existent toujours, ils sont situés près du Maxi de la rue des Grandes-Fourches, le long de la piste cyclable. Les images représentent quelques aliments vendus au marché, soit du fromage, de la volaille, du poisson et du bœuf.
19
Le terminus d’autobus
20
Le poteau de barbier
Le poteau de barbier rouge-blanc-bleu est un leg qui date du Moyen Âge. À cette époque, les barbiers devaient parfois utiliser leurs instruments à d'autres fins que la coupe des cheveux ou la taille de la barbe; ils pratiquaient de petites opérations chirurgicales et arrachaient des dents. L'enseigne tricolore symbolise le bleu pour les veines, le blanc pour les bandages utilisés et enroulés sur un bâton pour les faire sécher et le rouge pour le sang. Dans cette murale, on est loin de cette période un peu lugubre, le poteau tricolore symbolise la présence du « barbershop », le salon de barbier du terminus tenu pendant cette période par Yvon Ellyson, Pierre-Luc Dubreuil et Réal Bonneville.